Comme aux temps de crise en 2013, la centrale syndicale s’est présentée en tant que médiateur pour trouver une issue à cette crise multidimensionnelle. Effritement et blocage parlementaires, impasse économique et budgétaire et perte de confiance entre les protagonistes de la scène politique, l’Union générale tunisienne du travail a présenté son initiative portant sur un dialogue national.
En ces temps difficiles, tout renvoie au contexte de blocage observé en 2013, comme un air de déjà-vu, la Tunisie s’enfonce de plus en plus dans une crise sans précédent. Et c’est en ce moment choisi, quand la crise semble frapper le pays de plein fouet, que la centrale syndicale a décidé d’intervenir pour essayer de trouver une piste de dénouement de cette crise, mais tout passe par les portes du Palais de Carthage. Le secrétaire général de l’Union des travailleurs tunisiens, Noureddine Taboubi, a présenté dernièrement au Président de la République, Kaïs Saïed, l’initiative de l’Ugtt portant sur la tenue d’un dialogue national. Suite à l’entretien, l’homme fort de l’Ugtt a souligné « la capacité de la présidence de la République, de par son éloignement des tractations politiques, à unir les Tunisiens et les Tunisiennes sur la base des principes et des objectifs».
Conformément à cette initiative, un comité des sages composé de personnalités nationales indépendantes de différentes spécialités sera mis en place dans l’ambition de superviser ce dialogue national permettant d’introduire les réformes économique, politique et sociale nécessaires. La centrale syndicale a également appelé, dans le cadre de cette initiative, à placer ce comité sous la supervision de la présidence de la République. L’Ugtt affirme que les membres du comité ne présenteront pas leurs candidatures à des postes politiques. L’Union tient, dans ce contexte, à ce que seulement les trois volets, à savoir politique, économique et social soient abordés dans le cadre de cet éventuel dialogue national.
Revenant sur cette initiative, Noureddine Taboubi avait affirmé qu’en aucun cas cette initiative n’a pour objectif de changer de gouvernement ni d’opérer un remaniement ministériel. «Cette initiative porte uniquement sur l’engagement d’un dialogue socioéconomique à même de faire sortir le pays de sa crise», a-t-il laissé entendre.
Quid des conditions de succès ?
Pour Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al Jomhouri et un des acteurs de premier rang du premier dialogue national tenu en 2013, l’initiative de l’Ugtt est, dans son principe salutaire, mais ne jouit pas forcément des conditions de réussite. Dans une déclaration à La Presse, il affirme que cette initiative doit être précédée par un ensemble de pourparlers pour s’assurer les conditions de succès de ce dialogue national. «Au vu de la profondeur de cette crise, et face à la faiblesse du gouvernement, seul un dialogue national pourra faire sortir le pays de ces circonstances actuelles, sauf que nous pensons qu’actuellement les conditions de tenir et de réussir une telle solution politique ne sont pas garanties», a-t-il expliqué. Et d’ajouter que l’objectif de ce dialogue doit nécessairement porter sur les moyens de trouver un «consensus et un accord politiques palpables». Lui qui rappelle que nous ne sommes pas dans les mêmes conditions du dialogue national de 2013 insiste sur le fait que cette initiative ne doit en aucun cas viser la chute du gouvernement, «bien qu’il soit le plus faible depuis la révolution».
Kaïs Saïed pas intéressé ?
Sollicité par différentes parties, dont notamment le parti Ennahdha et son chef Rached Ghannouchi et l’Ugtt pour organiser un dialogue national, le Président de la République, Kaïs Saïed, a brisé le silence, mais s’est montré peu favorable à une telle initiative. En effet, en recevant dernièrement Noureddine Taboubi, le Chef de l’Etat a réitéré sa position de principe selon laquelle il n’est pas question de dialoguer avec les «corrompus». A qui pensait le Chef de l’Etat en évoquant les «corrompus»? Pour Issam Chebbi, Kaïs Saïed visait particulièrement le parti Qalb Tounès, insistant sur le fait que ce dialogue national doit réunir tous les partis et couleurs politiques pour qu’il parvienne à trouver une issue de sortie à cette crise. Sauf que pour Issam Chebbi, s’il s’avère nécessaire de faire des exceptions, il sera préférable d’exclure certaines parties politiques comme Al-Karama et le Parti Destourien libre (Pdl), ou encore le parti Qalb Tounès.
Ennahdha favorable
Rappelons dans ce contexte que le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha avait renouvelé l’appel à un dialogue économique et social national qui n’exclut personne et dont les résultats seront un levier fondamental pour sortir de la crise économique. A cet effet, le conseil avait exprimé sa profonde préoccupation face à la baisse sans précédent de divers indicateurs économiques et financiers, au déséquilibre du budget de l’État et à la détérioration des différentes conditions sociales, considérant que cette situation sans précédent nécessite un projet budgétaire non conventionnel.
Pour sa part, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, avait également appelé à la tenue d’un « dialogue national global », pour s’accorder sur les affaires politique, sociale et économique, mais aussi sur les priorités nationales. En effet, pour Rached Ghannouchi, l’actuelle situation nécessite l’organisation d’un dialogue national pour sortir de cette crise.
HatemC
3 décembre 2020 à 18:42
@ Issam Chebbi l’imbécile Zheureux, oui Kleb Tounes est un parti de corrompu et le président ne veut de ce parti pour un dialogue national, par contre MALOTRU le PDL est plus respectable que toi et ton parti au 0.00001% … Abir est la patriote …
Abir rassemble autour de son parti 38% des Tunisiens ….
C’est le 1er et plus grand parti Tunisien …